14-18, longue marche en perspective pour profiter de l’effet Ryder Cup

2014-2018 : il reste seulement 5 ans pour faire exister la France comme destination golf en Europe !

A l’occasion de la journée Pro du Salon du golf (qui s’est tenu Porte de Versailles du 14 au 16 mars à Paris) Emmanuel Duval, Chef de services activités et filières chez Atout France est intervenu sur les enjeux liés à la Ryder Cup 2018, montrant notamment à quel point l’accueil en France de cet évènement majeur est une opportunité unique pour mettre la France sur la carte mondiale du tourisme golfique.

Si le titre de son intervention (« le golf en France est le trésor le mieux caché du monde ») affichait la couleur avec humour et tact , le contenu fut sans détour : « la France, bien qu’elle soit un vrai pays de golfs et de golfeurs, reste un nain sur la carte des destinations golfiques ». Une piètre performance pour la première destination touristique mondiale.

Deux chiffres pour appuyer une démonstration sans appel :
– seulement 500 000 green fees vendus à des touristes étrangers en France, pour 8 à 10 millions de séjours golfiques en Europe
– sur un chiffre d’affaires du tourisme golfique mondial évalué à 25 Milliards de dollars en 2009, la France représente seulement 0,2 milliards (soit moins que l’Afrique ou le Moyen Orient).

Or le potentiel est bien là, avec notamment les 2,4 millions de golfeurs européens qui voyagent pour jouer au golf. Le marché des golfeurs américains et asiatiques, de loin le plus important, est moins accessible car ces golfeurs se déplacent très peu en Europe.

L’enjeu principal est d’accueillir davantage en France les golfeurs allemands, néerlandais, scandinaves, espagnols, autant de pays ou le nombre de golfeurs est en hausse. Les britaniques également, bien que le golf soit en crise en Grande Bretagne comme en France, mais où les golfeurs restent très nombreux et représentent déjà la majorité des touristes golfeurs qui viennent jouer en France.
Tous ses golf-trotteurs choisissent aujourd’hui d’aller jouer en Espagne, au Portugal, au Maroc ou en Turquie, sans passer par la case France. Voilà le problème !
D’ailleurs le salon du golf était à l’image de cette réalité : dès l’entrée, une succession de stands très grands et très accueillants présentant ces destinations.

Il faut d’urgence s’attaquer aux faiblesses du marché français,  Emmanuel Duval en retient 5 principales :

  • 75 à 80% des golfs n’ont pas d’hébergement
  • 70% des golfs ne font partie d’aucun pass régional
  • 73% des golfs vendent moins de 5000 green fees à des touristes français ou étrangers
  • 40% des golfs ne parlent pas anglais
  • 50% des golfs n’ont pas de brochure ou de site web en anglais

Tout reste à faire
Concernant les moyens à mettre en oeuvre, l’impression globale est qu’on est encore au stade des bonnes intentions : mieux communiquer, mieux se connaitre, développer des partenariats, créer des événements, atteindre collectivement un bon niveau d’accueil dans les golfs …

Pour que les choses bougent, il est désormais urgent de nourrir de  réalités tangibles tous ces axes de direction.

L’opportunité Ryder Cup : un coup de projecteur à ne pas rater

En 2018, pendant quelques jours, le monde du golf aura les yeux tournés vers la France (700 millions de foyers couverts, 70 000 visiteurs/jour sur le site). Une visibilité mondiale sans équivalent dans le milieu golfique, et notamment aux Etats-unis. Une occasion pour les golfs, bien au-delà de la compétition sportive, de mettre en avant leurs parcours et leur destination pour changer la donne et faire enfin exister la destination France sur la planète golf.

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One Response to 14-18, longue marche en perspective pour profiter de l’effet Ryder Cup

  1. « Si le titre de son intervention (« le golf en France est le trésor le mieux caché du monde ») affichait la couleur avec humour et tact , le contenu fut sans détour : « la France, bien qu’elle soit un vrai pays de golfs et de golfeurs, reste un nain sur la carte des destinations golfiques ». Une piètre performance pour la première destination touristique mondiale. »

    Atout France a le mérite d’annoncer la couleur et d’admettre que rien, ou presque, n’a été fait pour le moment pour assurer la promotion du golf français à l’étranger. Atout France étant bien placé pour le savoir…

    Ceux qui ont eu l’opportunité d’être présent sur un salon international du tourisme golf, ici où là, et de constater la qualité de la présence de nombreux pays dans le cadre de leur promotion en tant que destination golf, savent que la présence de la France sur ces évènements n’est ni qualitative, ni significative. Et je parle bien de la présence de la France, en tant que pays, qui pourrait ainsi créer une dynamique qui permette aux golfs qui le souhaitent de la rejoindre. Quand on a vu ce que le Maroc, la Tunisie, l’Espagne, l’Écosse, ou beaucoup d’autres pays, mettent en oeuvre, on se demande ce que la France attend.

    Monsieur Duval a raison sur plusieurs points, mais il faut aussi mentionner que :

    La ffgolf a un rôle important à jouer dans le fait d’expliquer aux golfs les intérêts de ces enjeux, de les accompagner dans leur démarche de mise à niveau pour être à même d’offrir les services que les golfeurs étrangers sont en droit d’attendre, de faciliter la communication entre les golfs français sur les priorités, les bonnes pratiques, etc.

    Atout France a aussi beaucoup de travail pour assurer la promotion du golf français à l’étranger. Pour commencer il semble important de former, et d’informer, les représentants d’Atout France à l’étranger sur les richesses et la diversité du golf français.

    Le fait que « 73% des golfs vendent moins de 5000 green fees à des touristes français ou étrangers » n’est pas une faiblesse, c’est un constat, et l’objectif est justement de faire en sorte que les golfs français soient en mesure de recevoir plus de golfeurs étrangers.

    « 75 à 80% des golfs n’ont pas d’hébergement », en effet, mais la France n’est pour autant pas dépourvue de solutions d’hébergements. Dans certaines régions Françaises où plusieurs golfs sont intéressants à jouer, il peut être très pratique de ne pas loger sur un golf, mais a équidistance de plusieurs d’entre eux. Ensuite, c’est le travail des voyagistes d’organiser les déplacements et transferts de leurs clients. Transformons les inconvénients en avantages !

    Et si « 70% des golfs ne font partie d’aucun pass régional », il ne faut pour autant pas oublier de mentionner que le coût des droits de jeu en France reste très accessible, particulièrement pour les étrangers qui ont un fort pouvoir d’achat. Le golf français gagnerait donc tout à développer ses services sur les parcours, cela lui permettrait aussi d’augmenter progressivement ses tarifs.

    Enfin, au-delà de « L’enjeu principal » lié aux golfeurs Européens, il ne faut pas négliger l’enjeu des golfeurs d’autres pays, tels que la Chine, les U.S.A, le Canada, l’Argentine, le Japon, etc. Beaucoup de golfeurs de ces pays voyagent aussi… (nombre d’entre eux voyages aussi pour leurs affaires, et ne sont pas contre en profiter pour découvrir tel ou tel parcours renommé) Ceux qui voyages pour jouer au golf sont bien souvent des consommateurs haut de gamme à qui la France a tout à offrir, gastronomie, oenologie, histoire, culture, mode, en complément de ses parcours de golf.

    Alors maintenant il serait bien que les instances concernées passent des bonnes intentions à une vraie phase d’actions.

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